Audi R8 Spyder, formidable diva de la route


VOITURE DE RÊVE - La nouvelle version cabriolet de la sportive allemande permet de goûter pleinement à la superbe sonorité de son moteur V 10. Tout en profitant du standing de la marque aux anneaux.
Match fratricide? Querelle d'egos? Comme Audi est propriétaire de Lamborghini, et depuis déjà près d'une vingtaine d'années, on ne manquera pas d'opposer cette nouvelle Audi R8 Spyder à l'esthétique légèrement retendue, à sa cousine, la Lamborghini Huracan Spyder. Les deux voitures partagent nombre de points communs, à commencer par la même structure aluminium (79,6%) et carbone. Certes, l'Italienne est plus coûteuse que l'Allemande (223 860 € contre 184 000), et aussi plus puissante (610 ch contre 540). Mais à ce niveau, l'importance du chèque ou de la cavalerie est à relativiser. À vrai dire, tout acquéreur de l'une ou de l'autre craquera d'abord pour l'extraordinaire propulseur de ces cabriolets: un moteur 10 cylindres dénué de tout dispositif de suralimentation. Ce V 10 «atmosphérique» se caractérise par une formidable sonorité. Ses vocalises sont graves à bas régime, suraiguës dans les tours, et détonantes à la décélération (à condition de sélectionner sur l'Audi le mode de conduite «Performance»). Ce groupe livre en permanence un concert dont on ne se lasse jamais, surtout capote 

Différentiels avant et arrière
Alors, pourquoi choisir l'Audi? Parce que c'est une Audi, blason considéré comme moins ostentatoire et plus rassurant que celui de Lamborghini dans une partie de l'Amérique et de l'Europe. Tout conducteur d'A1 ou de Q7 retrouvera ses marques dans la R8 Spyder avec une ergonomie qui lui est familière. Elle intègre, par exemple, le spectaculaire «Virtual Cockpit», un panneau électronique dont le conducteur peut modifier l'aspect à la demande, mettant en évidence, selon son désir, les instruments ou le GPS. L'ambiance manque un peu de fantaisie, mais la qualité des matériaux et la précision des assemblages sont également au rendez-vous, tout comme les systèmes dernier cri que l'on guette toujours sur une Allemande. Notons ainsi un chargeur de téléphone par induction et une incroyable sonorisation d'origine Bang & Olufsen. Délivrant 550 W, elle ne compte pas moins de 13 haut-parleurs. Quatre d'entre eux, c'est une première, sont dissimulés dans les appuis-tête afin de «spatialiser» un peu plus le son.
ut dispositif de suralimentation. Ce V 10 «atmosphérique» se caractérise par une formidable sonorité. Ses vocalises sont graves à bas régime, suraiguës dans les tours, et détonantes à la décélération (à condition de sélectionner sur l'Audi le mode de conduite «Performance»). Ce groupe livre en permanence un concert dont on ne se lasse jamais, surtout capote 

Une fois installé à bord, les plus de 1,85 m regretteront le manque d'amplitude de recul des sièges. Pour réveiller le fauve qui dort derrière vous, il suffit de pousser gros bouton rouge situé sur la droite du volant. Deux autres commandes, destinées à ajuster le comportement de la voiture et placées à gauche, jouent le rôle du manettino de Ferrari. Typée confort ou sport, la réaction du châssis se modifie du bout des doigts. La transmission intégrale comporte un différentiel avant et à l'arrière. Elle dispose de sept possibilités de réglage, avec des positions route sèche, mouillée ou enneigée. La boîte séquentielle à double-embrayage monte ou descend les 7 rapports avec une fulgurance peu commune. Mais nous avons préféré la plupart du temps actionner manuellement la boîte, via les palettes au volant, afin de faire chanter à notre guise le moteur, et, nous l'avouons, réarmer plus rapidement la catapulte.
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Capote escamotée en 20 secondes
Comme le coupé, ce cabriolet R8 repose sur une plate-forme garantie plus résistante de 50% à la torsion que celle de l'édition précédente. L'absence de toit rigide a cependant nécessité quelques renforts, notamment des longerons. Sur la balance, le poids de ce roadster ne grimpe pourtant que de 80 kilos (dont plus de la moitié pour la capote) par rapport au coupé. Il s'établit à un peu plus de 1, 7 tonne. Nous avons piloté la R8 Spyder sur le très beau circuit de Anglesey situé face à la mer, au nord du pays de Galles, ce qui nous a permis d'exploiter son potentiel sportif. La stabilité de la voiture est impériale en ligne droite. Aidée par une direction directe et précise, elle s'inscrit facilement en courbe. Nous avons toutefois enregistré quelques amorces de déports consécutifs à sa masse assez élevée. Les freins en céramique, en option (10 430 €), assurent d'inépuisables décélérations. Une fois de retour sur la route, la voiture fait preuve dans le trafic d'une stupéfiante agilité en toutes circonstances, doublant tout ce qui roule avec la même facilité qu'une grosse moto.

La suspension demeure ferme, même en adoptant le réglage le plus confortable. Mais la qualité d'amortissement est telle que toutes les irrégularités de la chaussée, petites ou grandes, sont parfaitement gommées: les dos les plus sensibles apprécieront. Disons-le une fois de plus, le cabriolet est un véhicule d'hiver plus que d'été. L'apparition du moindre rayon de soleil donne irrésistiblement l'envie d'avoir la tête dans le ciel. Rien de plus facile avec cette R8 Spyder, dont l'épaisse capote s'escamote, jusqu'à 50 km/h, en une vingtaine de secondes.
La fiche technique
Moteur: 10 cylindres en V, atmosphérique
Puissance: 540 ch à 7 800 tr/mn
Couple: 540 Nm à 6 500 tr/mn
Transmission: intégrale, automatique séquentielle à 7 rapports
Poids: 1 720 kg
Dimensions (L. × l. × h.): 4 426 × 1 940 × 1 240 mm
Coffre: 112l
Vitesse: 318km/h
0 à 100 km/h: 3,6 s
Consommation CE: 11, 4 l/100 km
Émissions de CO²: 272 g/km
Prix: 184 000 €


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